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« Beetlejuice Beetlejuice » : la folle épopée des fantômes, à la limite de la surchauffe

L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR
Le mot Beetlejuice est un peu la madeleine de Proust gothique de celles et ceux qui découvrirent, adolescents, le film de fantômes qui révéla Tim Burton à la fin des années 1980. Forcément, le second volet, Beetlejuice Beetlejuice, du même cinéaste américain, qui arrive en salle trente-six ans après Beetlejuice (1988), a de quoi mettre en appétit.
Revoir la maison blanche au toit pointu, intacte, dominant la petite ville miniature et proprette de Winter River a quelque chose de rassurant et ravive des souvenirs : Beetlejuice démarrait avec l’histoire d’un couple parfait, Adam (Alec Baldwin) et Barbara Meitland (Geena Davis), qui pensaient avoir la vie devant eux. A tort, puisqu’un bête accident de voiture – il fallait éviter un petit chien – les tua sur le coup.
Leur charmante demeure fut vendue à une autre famille, les Deetz, Delia (Catherine O’Hara), son mari, Charles (Jeffrey Jones), et leur fille un peu perchée, Lydia (Winona Ryder). Devenus fantômes, Adam et Barbara ne supportèrent pas leur présence et décidèrent de mener la vie dure aux nouveaux occupants, d’abord par leurs propres moyens, inefficaces, puis avec l’aide d’un bio-exorciste, toujours prêt à rendre ses maudits services, le fameux Beetlejuice, incarné par Michael Keaton. Il suffit de prononcer son nom trois fois, et il apparaît…
Magie du cinéma, et du maquillage, Michael Keaton reprend avec verve le rôle du démon, cheveux hirsutes et costume à grosses rayures, dans Beetlejuice Beetlejuice. Dévoilé en ouverture de la Mostra de Venise, le 28 août, le film se concentre sur la famille Deetz, tout particulièrement sur les femmes, avec les mêmes comédiennes, Winona Ryder et Catherine O’Hara, retrouvant leurs personnages. Devenue adulte, Lydia est animatrice d’un talk-show de spiritisme. Toujours à cran, elle est persuadée d’avoir des visions de Beetlejuice, et elle a le plus grand mal à communiquer avec sa fille, Astrid (Jenna Ortega),
Quant au père, Charles, incarné par Jeffrey Jones en 1988, il ne joue plus dans le deuxième opus, probablement parce que l’acteur a été reconnu coupable d’agression sexuelle sur mineur, au début des années 2000. Dans Beetlejuice Beetlejuice, un petit flash-back en dessin animé nous apprend que Charles est mort lors d’une expédition en mer, la tête avalée par un requin. Puis son personnage rôde durant tout le film sous l’apparence d’un monstre sanguinolent, décapité…
On peut compter sur l’imaginaire débordant de Tim Burton, qui a créé par ailleurs de nouveaux protagonistes : Monica Bellucci, qui incarne une méchante, nous apparaît coupée en petits morceaux, réparant son corps et sa beauté dark à coups d’agrapheuse ; Willem Dafoe joue un acteur de seconde zone qui se réincarne dans l’au-delà en policier, etc.
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